jeudi 5 août 2010

Herbert Von Karajan


Etoile des chefs d’orchestre, personnalité hors norme, façonneur d’orchestre, Herbert von Karajan (1908-1989) est l’un des rares musiciens « classiques » à être entré dans la légende universelle du XXe siècle.

Il est né d'une famille de Salzbourg dont les ancêtres étaient grecs, roumains ou arméniens de Macédoine.

Baigné depuis son plus jeune âge dans la musique, il donne son premier concert de piano à quatre ans, il renonce à une carrière de virtuose en raison d'une malformation à une main. Il découvre alors la direction orchestre et dit-il: "je compris que désormais, c'est cela qui allait remplir ma vie".

Herbert von Karajan fait ses des débuts officiels de chef d'orchestre en 1929 en dirigeant Salomé de Richard Strauss à Salzbourg et devient, jusqu'en 1934, premier maître de chapelle de l'Opéra d'État d'Ulm. En 1937, il fait ses débuts à la tête de l'Orchestre philharmonique de Berlin et de l'Opéra national dans Fidelio.
C'est en 1938 qu'il obtient son premier grand succès à Berlin en dirigeant Tristan et Isolde ; un critique berlinois titre ainsi son article : « Das Wunder Karajan » (« Le miracle Karajan »).

Après la guerre, il devient chef d'orchestre permanent du Philharmonia Orchestra à Londres. A la réouverture du Festival de Bayreuth en 1951, ainsi que l'année suivante, il est invité à diriger l'orchestre du festival, notamment dans un Tristan et Isolde devenu légendaire. Après la mort de Furtwängler en 1954, il est élu en 1955 chef à vie de l'Orchestre philharmonique de Berlin, et dès cette année-là, après un premier concert à New York, il fait avec l'orchestre une grande tournée aux États-Unis, qu'il renouvelle l'année suivante.
En 1956, Karajan prend la direction artistique du Festival de Salzbourg, qu'il ne quittera pas jusqu'en 1988. En 1967 il crée le Festival de Pâques de Salzbourg, tout en restant à la tête du Festival de Salzbourg.

A l'orée des années 80, Karajan joue un rôle capital dans le développement de l'enregistrement numérique et apparaît dans la première conférence de presse annonçant la création du disque compact.

Il donne son dernier concert parisien en 1988 au Théâtre des Champs-Elysées, avec, au programme, La Nuit transfigurée de Schönberg et la première symphonie de Brahms. Usé par la maladie et la douleur, il démissionne en 1989 de l'Orchestre philharmonique de Berlin, et réalise en avril, chez Deutsche Grammophon et avec l'Orchestre philharmonique de Vienne, son dernier enregistrement, celui de la septième symphonie de Bruckner.
Le 23 avril 1989, il donne à Salzbourg son dernier concert. Le 16 juillet suivant, il meurt d'une crise cardiaque.

Karajan a exploré un très vaste répertoire allant du baroque jusqu’à la musique du XXe siècle. Son nom reste surtout attaché aux « piliers » du répertoire germanique. Les compositeurs qu’il a le plus pratiqués, le plus exhaustivement sont Beethoven, Bruckner, Brahms, Wagner et peut-être Richard Strauss.

Outre son profond amour de la musique, Karajan cultivait la perfection et le dépassement de soi dans tout ce qu'il faisait. Skieur émérite, pilote d'hélicoptère, il pilotait lui-même son bateau de vingt cinq mètres, ultra-rapide. Il aimait la grandeur de la nature, de la montagne, et de la mer. Il se maria trois fois. C'est avec sa dernière femme Aliette qu'il eut deux enfants.

Pour les mélomanes et les néophytes, Herbert von Karajan illustre l'image absolue du chef d'orchestre. La vie de ce perfectionniste tyrannique fut tout entière consacrée à la musique. Rarement artiste s'est à ce point confondu avec sa mission, creusant un sillon généreux et narcissique, passionné et mégalomane, fascinant et obsessionnel.
Afin d'atteindre au plus près l'idée qu'il se faisait d'une œuvre, il n'a pas hésité à la ré-enregistrer quatre fois. Car de ces mains enchanteresses, de ces yeux clos et de cette crinière argentée sortait un flot orchestral unique qui a changé la vision que l’auditeur du XXe siècle pouvait avoir du répertoire dit classique.
C'est que, grâce au relais du disque, le « son Karajan » était à nul autre pareil, et qu'il n'a cessé de l'affiner. Les quelque 800 enregistrements réalisés sur près d'un demi-siècle ne finissent pas d'en témoigner…

Il a été un chef extraordinaire, possédant une prodigieuse science de l'orchestre et nous laissant une discographie incomparable par son foisonnement et sa qualité. Il était sans conteste un être extrême.



2 commentaires:

  1. Il était effectivement un grand mystique et un artiste révolutionnaire. Il est encore trop tôt ( même s'il est mort il y a 26 ans) pour comprendre l'etendue de son influence sur la musique classique.

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  2. Il était effectivement un grand mystique et un artiste révolutionnaire. Il est encore trop tôt ( même s'il est mort il y a 26 ans) pour comprendre l'etendue de son influence sur la musique classique.

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