dimanche 8 août 2010

Simone Weil


Philosophe de l'absolu

Simone Weil nait en 1909 à Paris au sein d'une famille de la bourgeoisie. Elle aura la chance de pouvoir bénéficier d'une éducation classique. Au Lycée Henri IV à Paris, elle est une des premières filles à avoir accès au cours de philosophie d'un professeur célèbre : le philosophe Alain. Simone Weil sera influencée par la stature de ce professeur, par ses idées non-conformistes et ses rébellions contre l'autorité universitaire. Elle devient elle-même professeur de philosophie et s'engage sur le plan politique.

Dans les villes de province où elle enseigne (au Puy, à Bourges) elle fréquente les ouvriers, les chômeurs, discutant avec eux dans les cafés, leur donnant des cours de culture générale pour les instruire afin de les éclairer sur le rôle important de la classe ouvrière. Pour mieux comprendre les rouages de l'oppression sociale, elle se fait embaucher comme ouvrière en usine, malgré sa santé précaire. En 1936, elle rejoint les brigades internationales, en Espagne, où elle s'élève contre le comportement des soldats de son propre camp.

En voyage en Italie, sa vie personnelle bascule soudain lorsque, dans une église à Assise, elle vit un moment spirituel intense. "Quelque chose de plus fort que moi m'a obligée, pour la première fois de ma vie, à me mettre à genoux", écrira-t-elle.
Elle se rapproche peu à peu du christianisme. En 1938, elle éprouve la présence du Christ dans un expérience « improbable », et entre en contact avec des prêtres et des religieux, afin de leur poser des questions sur la foi de l'Église catholique. Mais elle reste très discrète sur son évolution spirituelle, et ce n'est qu'après sa mort que ses amis découvriront la profondeur de sa vie spirituelle.

Durant la guerre, la famille Weil, d'origine juive, quitte Paris, d'abord pour Marseille, et ensuite pour New York. Mais Simone Weil n'a qu'une seule idée : rejoindre la Résistance en Angleterre et aider la France contre la force hitlérienne. Le philosophe Gustave Thibon et le Père Perrin, ses confidents pendant la guerre, écrivent : "La seule pensée d'abandonner la France esclave et meurtrie et de vivre à l'abri des persécutions suffisait à la plonger dans le désespoir".

Elle parvient non sans mal à rejoindre Londres. Elle travaille comme rédactrice pour une commission où on lui demande un rapport sur la situation morale de la France, en vue d'une nouvelle constitution à bâtir à l'issue de la guerre. C'est là qu'elle écrit son dernier ouvrage, en 1943, L'Enracinement et qu'elle meurt à 34 ans, la même année, de la tuberculose.

Passionnée de Platon, profondément humaniste, en quête incessante de vérité, militante active et passionnée, elle s'est constamment mise au service des opprimés. Sa probité intellectuelle et morale lui ont permis, dans une période de l'histoire particulièrement troublée, de ne pas se laisser séduire par aucune idéologie.
Son exigence extrême vis à vis d'elle-même et son désir d'Absolu interpellent plus que jamais notre époque et son absence de valeurs. Aussi son rayonnement posthume ne cesse-t-il de s'étendre.
La prière est faite d'attention

Ce désir insatiable

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